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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

bien, il y a des moments où l’âme se déchire et se brise ! mais pensons aux autres, pensons toujours au bien que nous pouvons leur faire ; car, heureux ou malheureux, nous avons toujours devant nous le devoir du dévouement qui reste le même, et dont aucune souffrance, si amère qu’elle soit, ne nous dispense.

Ah ! comme il était aimé ! toutes les lettres que je reçois sont pleines de lui. Jamais un homme si jeune n’a été si apprécié et si regretté ; que ce soit pour vous une sorte de consolation il n’a connu de la vie que ce qu’elle a de meilleur, l’affection qu’on éprouve et qu’on inspire. Je vous embrasse tendrement tous, et mes enfants, encore aussi, vous disent qu’ils vous aiment.

G. SAND.


DXI

À SON ALTESSE LE PRINCE NAPOLÉON (JÉRÔME),
À PARIS


Nohant, 5 mars 1862.


Cher prince,

Vous parlez avec un grand talent, ça ne m’étonne pas, moi, et je sais que cette éloquence vous vient du cœur. Mais tous ces cafards, comme ils vous en veulent ! Est-ce qu’ils l’emporteront. ? est-ce qu’ils repré-