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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

oubliée. Rien ne s’oppose en vous à la guérison : vous n’êtes pas vain, vous n’êtes pas sot, vous n’êtes pas lâche, et, comme le succès, qui malheureusement engendre très souvent ces trois vices, ne vous a pas changé, l’avenir est encore à vous ! Soyez-en sûr. Dans dix ans, vous me direz que j’ai eu raison de croire en vous.

Les Villot achèvent de partir lundi matin ; dimanche soir, nous jouons la pièce de Ruzzante. Demain, Marchal s’essaye aux marionnettes avec Maurice. Nous tâcherons de le garder un peu, pour que vous le trouviez encore ici ; car nous vous espérons bientôt et même tout de suite. Hein ? Vous l’avez promis, on y compte, on vous attend.

Ne nous oubliez pas auprès des châtelaines.


D

AU MÊME


Nohant, 20 novembre 1861.


Il y a des siècles que je n’ai causé avec mon grand fils. Il ne faut pourtant pas qu’il croie que je l’oublie, et que je suis privée de le voir sans murmurer. J’en veux aux amis qui vous empêchent de venir et pourtant j’aime ceux qui vous aiment. Comment arranger ça ? Le mieux est de ne pas chercher à l’arranger ; c’est