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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Tu dois être las de la mer, mon pauvre enfant, et avoir du roulis dans les jambes ; j’espère que vous aurez eu beau temps. Si tu ne tardes pas trop à arriver, tu trouveras ici la chaleur du mois d’août, qui n’a pas cessé de tout l’été. C’est un temps exceptionnel ; nous sommes en habits d’été.

Que de choses tu vas avoir à me raconter ! J’ai acheté une superbe carte d’Amérique, où tu pourras retrouver et me faire suivre tout ton voyage.

Je te bige mille fois. Tout le monde est en fête. J’ai rêvé toute la nuit que tu étais arrivé.

Enfin ! enfin !


CDXCVIII

À M. CHARLES PONCY, À TOULON


Nohant, 20 octobre 1861.


Enfin, Maurice est revenu sain et sauf et je le tiens depuis huit jours ! Il en a mis sept pour faire la traversée de Terre-Neuve à Brest. Il a vu les grands lacs, la grande prairie, les sauvages, le Niagara, les aurores boréales dans le Nord, les brumes de Terre-Neuve, les jardins du Midi pleins de colibris, les champs de bataille, les camps des deux armées, les forêts vierges, que sais-je ! C’est une course au clo-