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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

nous sauvons pour quelques jours dans la petite baraque de Gargilesse, où nous ne vous oublierons pas pour cela ; car nous parlons de vous du matin au soir. Nous nous questionnons pour savoir quand et comment vous serez vraiment heureux, en dépit de tous vos bonheurs. Car c’est peut-être là tout le mal, une âme rassasiée ! mais ça se renouvelle, une âme, une âme qu’est pas ordinaire, et nous invoquons sous toutes ses formes l’ange du renouvellement. Nous ne sommes pas forts dans nos théories ni dans nos imaginations ; mais nous vous aimons, voilà ce qu’il y a de clair et de sûr.

Je ne sais si madame Villot vous a écrit. Elle ne me dit absolument rien, sinon qu’elle a envoyé exprès à Paris une personne pour chercher le manuscrit ; c’est à vous de savoir si vous voulez le lui rendre au cas où elle le redemanderait, ce que je ne crois pas d’après son silence sur votre compte. Dans tous les cas, vous devriez faire faire une copie pendant que vous tenez l’original.

En attendant de vos nouvelles et la repromesse de votre retour, nous nous mettons deux pour vous embrasser tendrement. Marie vous fait une belle révérence.

G. SAND.