Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 4.djvu/274

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
271
CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Et cette pauvre Léda ? pourvu qu’à force de nous chercher, elle ne s’en aille pas trop loin et ne soit pas tuée comme vagabonde dangereuse ! si elle avait l’esprit de venir jusqu’ici, je vous réponds qu’elle serait bien reçue.

Mais parlons de vous, cher enfant. La santé est-elle revenue pour rester ? Il est évident qu’il y avait débilitation et qu’il faut refaire l’estomac.

Et la pauvre Solange, est-elle toujours au ban de sa classe, à cause de sa marraine ? Oh ! les vilaines gens que les prêtres d’aujourd’hui… On dit que le pape est mort et qu’on le cache. Que résulterait-il de cette mort ? Il eût bien dû passer à la place du pauvre Cavour !

Que fait Désirée ? est-elle toujours bien fatiguée ? Êtes-vous à Mer-Vive par cette chaleur ? C’est une charmante femme que Désirée, une figure angélique de douceur et de distinction. Vous dites quelquefois qu’elle manque d’énergie : votre Solange en a pour deux, et il me semble que c’est très bien arrangé comme ça par le bon Dieu. — Elles doivent s’aimer d’autant plus qu’elles diffèrent, et la charmante Anaïs me paraît un bien précieux dans la famille.

Mais voilà trois heures du matin et j’espère que vous ronflez tous, même vous, qui dormez si peu, mais qui ne vous amusez pas, j’espère, à attendre le lever de la comète. Elle est un peu belle, n’est-ce pas ? Quelle queue ! — Elle doit se lever du côté de Saint-Mandrier, être sur Mer-Vive et Tamaris entre dix et