Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 4.djvu/270

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
267
CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

chaîne engage souvent ce puissant et généreux esprit. Cela se perd pour moi dans la nuit des considérations politiques. Quel malheur pour lui et pour la France qu’il ne soit pas un simple publiciste ou un orateur libre de parler en toute occasion !

J’arrive chargée de plantes qui feront, j’espère, le bonheur de Lucien, si ce petit gueux persévère dans la botanique. J’ai un immense rangement à faire dans mes herbes ; mais il y en a un bien pire à faire dans la maison. J’avais un affreux cabinet de travail qui me donnait le spleen, on m’en fait un nouveau, tout simple mais bien propret, où je travaillerai avec plaisir.

En attendant, je ne sais où fourrer ma personne, mes bouquins et mes paperasses. Tout cela sera arrangé pour les vacances, et vous pourrez vous asseoir dans mon atelier sans crainte d’être dévorée par les souris.

Maurice est toujours au delà des mers, enchanté de l’Algérie et me chargeant de toutes ses tendresses pour vous et pour son Lucien. Et moi, chère, je vous aime bien, et vous apprécie chaque jour davantage.

G. SAND.