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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


CDLXXVI

À MADAME PAULINE VILLOT, À PARIS


Tamaris, 11 mai 1861.


Chère cousine,

Vous êtes bonne comme un ange de vous occuper de moi si gracieusement et de vous tourmenter de cette affaire qui me tourmente si peu[1]. Lucien a dû vous dire pour combien de raisons très vraies et très logiques j’aurais désiré qu’il ne fût pas question de moi. Je n’ai pas voulu désavouer les amis qui m’avaient portée, d’autant plus que j’avais et que j’ai encore la certitude qu’ils doivent échouer.

J’ai trop fait la guerre aux hypocrites pour que le monde officiellement religieux me le pardonne. Et je ne souhaite pas être pardonnée. J’aime bien mieux qu’on me repousse vers l’enfer, où ils mettent tous les honnêtes gens.

Mais, à propos de cette affaire de l’Académie, il en est une autre dont je veux vous parler. Buloz, qui n’a pas toujours un style très clair, m’écrit que quelqu’un est venu le trouver pour lui dire de me sonder pour savoir si j’accepterais de l’empereur un dédommage-

  1. Plusieurs membres de l’Académie française avaient mis sa candidature en avant pour le prix Gobert.