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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Je suis encore faible pour écrire ; mais je veux vous dire que la force m’est revenue pour vous aimer et vous embrasser de tout mon cœur, ainsi que le cher cousin, et vos enfants, tous vos enfants, y compris Raoul, que je me figure connaître, quoique je sache bien ne pas l’avoir vu.

Maurice vous embrasse de toute son âme.

Au revoir, chère belle cousine, à Paris et à Nohant.

G. SAND.


CDLXII

À SON ALTESSE LE PRINCE NAPOLÉON (JÉRÔME),
À PARIS


Nohant, 9 décembre 1860.


Chère Altesse impériale,

Voici l’exemplaire de l’ouvrage de mon fils que vous avez bien voulu vous charger de faire agréer al re galantuomo. Si Maurice ne vous le porte pas lui-même, c’est qu’il me soigne encore un peu. Je vous envoie aussi la lettre qu’il a écrite à ce héros, dont il est justement épris. — Le maudit héros ! il m’a pourtant forcée, moi, d’abjurer l’idée républicaine italique ! Devant tant de patriotisme, de bravoure, de loyauté et de simplicité (caractère de la vraie grandeur), les théories ont tort, le cœur est pris ; et c’est le cœur qui