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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

je ne pense pas qu’il faille compter les attendre à Paris, et tu les attendras d’ailleurs moins chèrement et plus commodément ici. Le temps est si beau, le jardin et la campagne sont si charmants, que je regrette les jours que tu en perds. C’est un mois de mai des dieux, chaud, moite ; du soleil, et, de temps en temps, la nuit ; puis, le matin, de belles ondées qui font tout pousser et tout fleurir. Pas d’orages ici, bien qu’il y en ait eu de terribles ailleurs.

Aussi je n’ai pas eu le courage de me remettre au roman à corriger. Je vis dans la nature, étude et contemplation, sans pouvoir m’en arracher. Viens donc le plus tôt possible ; car la floraison est à présent en avance.

Je te bige mille fois, et j’aspire à savoir que tu as fait bonne route.


CDLVIII

À M. CHARLES-EDMOND, À PARIS


Nohant, 26 mai 1860.


Cher ami,

Je vous remercie de la promesse que vous voulez bien me faire et qui endort provisoirement les soucis de mon pauvre ami aveugle[1]. Tâchez de songer à lui

  1. Charles Duvernet.