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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

de la gloire à laquelle on la destine. Être truffée ! quel honneur ! mais comme elle s’en passerait bien ! — Je vous dirai, dans quelques jours, si vos truffes sont aussi bonnes que belles, et si elles enfoncent celles des autres provinces du Midi. Merci encore, cher enfant, pour les renseignements d’histoire naturelle des coquillages. Merci à Solange, merci à Désirée, merci à vous tous qui vouliez m’envoyer toute votre terre de Chanaan.

Vous voyez que les communications sont encore mal établies entre nous par les chemins de fer. C’est à Lyon, je crois, que se fait le désordre, à cause du transvasement des colis et de la ville à traverser sans ligne. Patureau avait reçu votre lettre et s’informait tous les jours, se levant à trois heures du matin, pour être à l’arrivée. Voilà des gueulardises qui ont coûté plus cher, en fait de peines, que ne vaut la gourmandise ; mais je ne veux pas dire plus qu’elles ne valent par elles-mêmes ; car elles ont leur prix et nous apportent, surtout, un parfum de votre pays et de votre amitié.

Nous sommes, pour deux jours, peut-être, en récréation, Maurice et moi. Nous avons fini des travaux de patience et de persévérance : moi, des recherches et des romans ; Maurice, un gros livre sur la commedia dell’arte. Savez-vous ce que c’est ? Vous le saurez quand vous aurez lu son ouvrage, qui est l’histoire de ce genre de théâtre, depuis les Grecs jusqu’à nos jours ; avec cinquante figures charmantes