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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


CDXXXVI

À M. FERRI-PISANI, À PARIS


Nohant, 28 juin 1858.


Monsieur,

Je suis chargée par Maurice, qui s’honore de votre sympathie, de vous parler d’une grande affaire que je viens de me faire expliquer par lui et par une personne fondée pour en poursuivre la réalisation.

C’est une très grande et importante question, qui déjà, je le présume, est à l’étude entre vos mains, si vos fonctions auprès du prince comportent maintenant, comme je l’espère, l’examen des questions vitales de l’Algérie. Je crois donc qu’il est absolument inutile que je vous en entretienne, d’autant que cinq minutes de votre attention sur les pièces vous auront donné plus de lumière qu’un volume de moi.

Cependant, si, au milieu du hourvari de l’installation et des importunités des solliciteurs, cette affaire ne se présentait pas vite, sous vos yeux, elle pourrait courir à la mauvaise solution qu’elle a déjà subie et qu’il appartient au prince de ne pas sanctionner sans un sévère examen.

Il s’agit des intérêts d’une population entière, d’une illégalité à ne pas consacrer, et des intérêts de l’État,