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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

de la mise en scène qui m’ont fait revenir au roman avec plaisir, sauf à essayer plus tard de retourner au théâtre si le cœur m’en dit.

Il y a bien longtemps que je ne vous ai donné de nos nouvelles. Nous avons eu de gros chagrins dans ce dernier coup de main qui nous a encore jeté hors de France plus d’un de nos meilleurs amis, coupables apparemment de s’être tenus tranquilles. — J’en ai été malade de chagrin et d’indignation. — Mais on ne doit pas parler de cela, si on veut que les lettres parviennent. Je présume d’ailleurs que, chez vous, les choses se sont passées de même.

Maurice est encore à Paris, occupé de travaux que je donne au diable ; car j’ai faim et soif de le voir. Il va arriver j’espère… Sol… est à Turin, où elle se remet très bien de sa santé détraquée. Émile est à Paris, créateur d’une agence excellente, dont il devait vous envoyer le prospectus. Vous ne m’en parlez pas ; donc, je vous l’envoie et vous engage à lui donner votre clientèle. Je pense qu’il réussira et qu’il rendra de grands services aux artistes par son intelligence, son honnêteté et sa connaissance des affaires.

Bonsoir, chers enfants. Je vous embrasse tendrement tous trois. Je suis contente que Christian Waldo[1] vous amuse.

  1. L’Homme de neige.