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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

crânerie qui ne sont ni de mon sexe ni de mon âge. C’est Théophile Gautier ou Saint-Victor qui feraient le succès d’un pareil album. À leur défaut, Champfleury vaudrait encore mieux que moi. Le nom même vaudrait mieux. « Ah ! un album de Champfleury ? ça va être amusant ! — Tiens, un album de madame Sand ? Oh ! madame Sand n’est pas gaie… ça va être aussi ennuyeux que Pandolphe, Comme il vous plaira, etc. Ce n’est pas son affaire, les masques ! »

J’entends cela d’ici, et, comme il ne s’agit pas de moi là dedans, que j’enterrerais ton travail sous la chute du mien ; j’en suis très inquiète et je crains d’en être d’autant plus paralysée. Songes-y bien, la chose faite par un autre coûterait moins cher, — grande considération pour l’éditeur et pour toi ! — et aurait, à coup sûr, beaucoup plus de succès. Réponds-moi sur tout cela. Champfleury a donné sa clientèle à Émile. Émile arrangerait ça tout de suite avec lui, ou avec Gautier, ce qui vaudrait encore mieux.

J’aime beaucoup les marins couverts de neige qui s’éventent avec leur chapeau. Ici, voilà enfin de la fraîcheur et un peu de pluie ; beaucoup de bruit pour rien, c’est-à-dire quatre heures de tonnerre pour trois gouttes d’eau.

Bonsoir, mon Bouli ; je te bige mille fois.