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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Si vous voyez madame Arnould, dites-lui que je crois qu’elle ne m’aime plus, car elle ne me donne pas signe de vie.

Bonsoir, cher ami ; je suis contente de la solution que j’ai pu trouver pour nos titres de roman. Ça arrange tout. À vous de cœur.

GEORGE SAND.


CDXXVII

À M. PAUL DE SAINT-VICTOR, À PARIS


Nohant, 3 mars 1858.


Quelqu’un vous dit-il, cher monsieur, ce que je vais vous dire ? Peut-être que non. Ces Parisiens sont si blasés sur leurs richesses ; ils sont d’ailleurs distraits par tant d’événements non littéraires et ils ont si peu le temps de vivre, qu’ils prennent leur plaisir sans songer à le signaler. Moi, au fond de ma solitude, je ne suis pas sans préoccupation et sans soucis ; mais, enfin, j’ai le temps de savoir ce que je lis et je peux prendre celui de le dire sur un bout de papier à ceux que je n’ai pas le plaisir de voir autour de moi.

Donc, je veux vous dire que vos feuilletons me paraissent de plus en plus des chefs-d’œuvre comme fond et comme forme. Ce ne sont pas des feuilletons, ce sont des écrits sérieux à méditer, des choses