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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

n’aime pas, mais qu’on ne veut pas voir opprimer et maltraiter. La position eût été délicate et je voulais y être. Je suis donc partie un peu au milieu des balles, le 3 décembre, avec ma fille et ma petite-fille, et j’attends que la situation soit un peu détendue et la méfiance moins grande pour retourner achever mes affaires à Paris. Ici, on a fait beaucoup d’intimidation injuste et inutile, selon moi ; car je suis presque certaine que personne ne voulait bouger. On a arrêté beaucoup de gens qui n’eussent rien dit et rien fait, si on les eût laissés tranquilles. Espérons qu’on se lassera de ces rigueurs, là où elles ne peuvent produire rien de bon, et où vraiment elles n’étaient pas nécessaires.

Quand je retournerai à Paris, je compte donc bien vous le faire savoir et vous prier de venir me voir. Si j’avais pu vous être utile, car j’ai, en toute occasion, pensé à vous, j’aurais bien su trouver le temps de vous en avertir. Mais je n’ai pas une seule fois trouvé le joint. Je n’ai placé ni Nello ni l’autre pièce. J’allais arranger quelque chose quand il a fallu tout laisser en train. Si mes trois pièces eussent été mises à flot, j’aurais bien trouvé, j’espère, le moyen de vous faire entrer dans un des trois théâtres. J’espère que ce moment reviendra favorable ; mais je voudrais, avant tout, savoir ce que vous désirez. Vous m’avez dit qu’on vous avait offert un engagement au Vaudeville, et que cela ne vous convenait pas. Vous voudriez jouer le drame, et commencer, m’avez-vous dit, par la Porte-Saint-