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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

la faire prendre. Le directeur était, je crois, en pleine déconfiture, le théâtre est fermé. Bocage ne s’accorde pas avec les théâtres où il n’est pas le maître. On y est très voleur, c’est vrai ; mais Bocage est un peu terrible avec eux, et je crois qu’il faudra, ou que j’attende qu’il ait un théâtre à lui, ou que je change mes batteries si je veux gagner quelque argent avec mes pièces. Mais je n’ai pas le cœur à te parler beaucoup de cela aujourd’hui. Je t’enverrai la pièce quand je l’aurai reçue. Je me suis remise au travail, espérant, de l’avenir et de meilleures combinaisons, de meilleurs résultats. Bonsoir, ma chère fille ; je t’attends au mois d’août. Je t’aime ; j’embrasse mon petit George et Bertholdi. Écris-moi souvent. Maurice t’embrasse ; les jeunes gens te saluent très amicalement et humblement. Sois toujours heureuse à ta manière, toi ; c’est la bonne !


CCCXXXI

À MADAME CAZAMAJOU, À CHÂTELLERAULT


Nohant, 6 juin 1851.


Oui, chère sœur, c’est une grande douleur pour nous, et c’est à présent que nous sommes tout à fait orphelines ; car nous avions conservé, malgré nos cheveux blancs, une seconde mère qui nous chérissait d’un cœur toujours jeune. Elle était si jeune de santé aussi, que ce coup imprévu est bien cruel.