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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

que je ne peux pas me soumettre au mal accompli, à ce passé que Dieu lui-même ne peut réparer, puisqu’il ne peut le reprendre, et qui saigne toujours en moi comme une blessure incurable.

Cher ami, ne perdez pas votre temps à répondre à mes tristes lettres et à réfuter ce que vous regardez comme mes hérésies. Aimez-moi, et envoyez-moi deux lignes quand vous avez le temps, pour me parler de vous et me dire que vous vous souvenez de moi.


CCCXI

AU MÊME


Nohant, 4 août 1850.


Cher, j’ai reçu la trop courte visite de votre jeune et jolie amie Caroline. Je sais que sa sœur est ou a dû être auprès de vous. Qu’elles sont heureuses, ces Anglaises, de pouvoir courir où le cœur les pousse ! Cela vous a donné un peu de bonheur et de consolation. Vous n’avez pas besoin qu’on vous dise que vous êtes aimé, estimé, vénéré ; mais vous êtes sensible à l’affection, parce que vous la ressentez en vous-même.

Caroline m’a paru charmante. Elle m’a dit qu’Élisa était heureuse. Elles voient à Londres Louis Blanc, qui aime et estime infiniment toute la famille.