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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

ne veux pas encore louer pour un mois, avant de savoir si je pourrai faire quelque chose ici. Je vais aller voir Pauline[1]. Je viens de faire, en déjeunant, le récit de la fête de Nohant pour la Réforme. Borie en a fait un en déjeunant à Châteauroux, pour le journal de Fleury. Tu les recevras l’un et l’autre et tu feras bien de les lire dimanche, à haute et intelligible voix, à tes gardes nationaux. Ça les flattera. Tu développeras ces articles par des conversations dans les groupes. Tu feras sentir la nécessité de l’impôt pour ce moment de crise. Tu diras que nous sommes très contents d’en payer la plus grosse part et que ce n’est pas acheter trop cher les bienfaits de l’avenir. Voilà ton thème, que tu traduiras en berrichon.

Écris-moi, car je me trouve bien seule ici. Adresse-moi tes lettres rue de Condé. Je t’écrirai plus au long quand j’aurai vu un peu de monde et entamé quelque projet.

Tu as dû recevoir la nomination de ton adjoint. Nous allons nous occuper de l’affaire des noyers. Ne t’ennuie pas trop. Travaille à prêcher, à républicaniser nos bons paroissiens. Nous ne manquons pas de vin cette année, tu peux faire rafraîchir ta garde nationale armée, modérément, dans la cuisine, et, là, pendant une heure, tu peux causer avec eux et les éclairer beaucoup. Je t’enverrai du Blaise Bonnin[2], qui te ser-

  1. Pauline Viardot.
  2. Lettres d’un paysan de la vallée Noire, écrites sous la dictée de Blaise Bonnin.