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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

député par la Corrèze. En attendant, il m’aidera à organiser mon journal.

Allons, j’espère que nous nous retrouverons tous à Paris, pleins de vie et d’action, prêts à mourir sur les barricades si la République succombe. Mais non ! la République vivra ; son temps est venu. C’est à vous, hommes du peuple, à la défendre jusqu’au dernier soupir.

J’embrasse Désirée, j’embrasse Solange, je vous bénis et je vous aime.

Écrivez-moi ici. On me renverra votre lettre à Paris, si j’y suis.

Montrez ma lettre à vos amis. Cette fois, je vous y autorise et je vous le demande.


CCLXIX

À M. CHARLES DUVERNET, À LA CHÂTRE


Paris, 14 mars 1848.


Borie fait comme toi. On t’a annoncé un charivari et tu l’as bravé. Tu lui annonces une aubade d’un autre genre et cela lui donne d’autant plus d’envie d’aller la chercher. Mais je ne suis pas de son avis, je le retiendrai s’il m’est possible.

Braver des criailleries n’est rien du tout, pas plus pour un homme, je pense, que pour une femme.