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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

enfants crier après moi. Ce n’est pas vivre. Je donnerais je ne sais quoi pour que tu fusses là. Il me semble que je serais rassurée. Mais ne cède pas à cette faiblesse. Ne reviens qu’autant que cela était dans tes vues.

Adieu, vieux Boutarin.

Adieu, chère et trois fois chère Agasta. Je vous aime tous deux plus que je ne peux vous le dire.


CLXXIX

À MADAME D’AGOULT, À BELLAGIO, MILAN


Nohant, 16 octobre 1837.


Chère princesse,

Voilà la cinquième fois que je vous écris. Il est décidé que mes lettres ne vous arriveront pas. Peut-être, à la faveur de celle de Charlotte[1], arriverai-je à vous faire arriver celle-ci. Notre excellente consulesse vous dit mes aventures ; je ne vous parlerai donc pas de moi, qui suis tranquillement réinstallée à Nohant, les pieds sur mes chenets, attendant le nouvel assaut par lequel il plaira à dame Fortune de me tirer de mon repos spleenétique.

Mais vous, chère Marie, vous êtes enfin heureuse. La douce Italie vous a guéri l’âme et le corps. Vous

  1. Madame Charlotte Marliani.