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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

que non ; car j’ai oublié ceux-là, tant j’ai trouvé de consolations et de dédommagements chez les autres.

Je suis enchantée d’avoir Maurice. Je suis revenue le trouver à Fontainebleau, où nous sommes cachés tête à tête, dans une charmante petite auberge ayant vue sur la forêt. Nous montons à cheval ou à âne tous les jours, nous prenons des bains et nous attrapons des papillons. Je ne suis pas fâchée qu’il ait un peu de vacances. Quand les fonds seront épuisés (ce qui ne sera pas bien long), et que j’aurai terminé mes affaires à Paris, où je retournerai passer trois jours, nous reprendrons la route du pays. Écris-moi ici. Embrasse ton père pour moi. Et aime toujours ta vieille mère, ta vieille sœur et ton vieux camarade. Maurice t’embrasse mille fois.

GEORGE.


CLXXVII

À MADAME D’AGOULT, À GENÈVE


Fontainebleau, 25 août 1837.


Chère princesse,

Ceci est un mot jeté au hasard à la poste. Je suis persuadée qu’il ne vous arrivera pas ; car une partie de nos lettres se perdent à la frontière. Je reçois votre lettre seulement le 25, aujourd’hui, à Fontainebleau,