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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

progrès dans le dessin. Je vous envoie un petit cavalier qui a du mouvement, quoique grossièrement incorrect. Il faut qu’il soit peintre. Il n’a de passion que pour cela. Je ne sais vraiment pas ce que j’en ferai, s’il n’acquiert pas ce genre de talent.

Marie[1] se porte médiocrement bien et vous serre cordialement la main. Je vous embrasse, moi, de tout mon cœur.

GEORGE.


CLXVII

À MADAME D’AGOULT, PARIS


Nohant, 5 avril 1837.


Bonne Marie,

Je vous aime et vous regrette. Je vous désire et je vous espère. Plus je vous ai vue, plus je vous ai aimée et estimée. Je n’en pourrais pas dire autant de toutes les affections que j’ai soumises au grand creuset de l’intimité, de la vie de tous les jours.

J’ai été toujours souffrante depuis votre départ. Le printemps me fatigue beaucoup. Par compensation, Maurice va infiniment mieux. Il reprend à vue d’œil, au physique et au moral. Si vous pouvez me donner

  1. Madame d’Agoult.