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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


CCLVII

À MADAME MARLIANI, À PARIS


Nohant, 1er  septembre 1846.


Chère amie,

Merci mille fois ! mais Solange ne serait point en état de faire le voyage de Paris dans ce moment-ci, à moins d’y aller à petites journées, comme nous faisons nos courses de campagne. D’ailleurs, je n’ai pas plus de confiance en M. Royer qu’en Papet, et je crois que la médecine ne sait rien pour ces maladies de langueur. Nous partons aujourd’hui pour divers points du Berry et de la Creuse, où nous nous arrêterons chaque fois un jour ou deux. Elle est un peu mieux depuis trois jours, mais toujours sans appétit et sans sommeil. Une petite fatigue lui est bonne, une grande fatigue très mauvaise. Nous avons été avant-hier à Châteauroux reconduire Delacroix et recevoir Emmanuel qui a fait un peu la grimace à l’idée de se remballer tout de suite, dans d’assez mauvais chemins et pour d’assez mauvais gîtes. Mais il aime encore mieux cela que de rester tout seul ici.

Je vous écris à la hâte. Oui, vous devriez aller passer cette quinzaine encore en Normandie, si le voyage est court et pas fatigant ; car les beaux jours