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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

lutte, et que le salut est dans sa fierté comme dans sa persévérance.

En vous écrivant dernièrement, je ne prétendais pas qu’il dût, quant à présent et tout d’un coup, renverser le fantôme de la royauté. Je me suis mal exprimée si vous m’avez ainsi entendue ; mais je prétendais, je prétends toujours que, si la Providence lui conserve la vie, la force et la popularité, sa mission est là. Il y sera entraîné et porté un jour, s’il reste lui-même et si l’orage ne balaye pas son œuvre d’aujourd’hui avant qu’elle ait pris racine. Espérons ! J’espère bien pour la France, qui est en ce moment si malade et si avilie ! je douterais de Dieu si je doutais de notre réveil et de notre guérison.

Bonsoir, cher ami. Travaillez toujours, parlez souvent. Labourez et ensemencez, semez et consacrez, comme dit Faust. De mon amitié, je ne vous dis rien : vous savez tout là-dessus. Ma Charlotte et vous ne faites qu’un pour moi, et c’est une grosse part de ma vie, qui est dans votre unité, comme dirait Leroux.

À vous.

GEORGE SAND.