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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

qu’ils se précautionnent. Dis-leur aussi que nous ferons imprimer notre journal à Orléans. C’est meilleur marché, et nous y avons un correcteur d’épreuves tout trouvé et très zélé, Alfred Laisné. Il faut seulement, mais plus que jamais, que Pernet ou François, François ou Pernet, nous trouve un rédacteur en chef, à deux mille francs d’appointements. Ce n’est guère plus que les gages du domestique de Chopin, et dire que, pour cela, on peut trouver un homme de talent !

Première mesure du comité de salut public : nous mettrons M. de Chopin hors la loi s’il se permet d’avoir des laquais salariés comme des publicistes.

Je suis toute gaie d’aller te revoir, mon enfant chéri, malgré le beau temps que je quitte, et les émotions de la politique berrichonne, qui m’ont coûté jusqu’ici plus de cigarettes que de dépense d’esprit. Je pars toujours après-demain, et, comme cette lettre ne partira que demain au soir, je n’aurai plus à t’écrire ; j’arriverai le même jour que ma lettre. Adieu donc. J’emballe les confitures ; j’ai peu de paquets, je n’en ai jamais moins eu. Pistolet n’en a pas. Françoise fait un poirat superbe[1]. Elle n’en dort pas, de l’idée qu’on mangera de son poirat à Paris !

La Sologne sera peut-être mauvaise. On peut manquer le convoi d’Orléans. Mais on arrive toujours ; ainsi dors en paix.

  1. Chausson aux poires, gâteau berrichon.