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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

testées. Il y a une autre bêtise qu’on lui met sur le dos et que nous vérifierons.

Ce soir, j’ai eu à dîner Planet, Duteil, Fleury, Néraud et Duvernet. C’était la réunion décisive pour la fondation et le baptême de l’Éclaireur de l’Indre. C’était le comité de salut public. On parlait à tour de rôle. Planet a demandé plus de deux cents fois la parole. Il a fait plus de cinq cents motions. Fleury s’est mis en fureur, rouge comme un coq, plus de dix fois. Duteil était calme comme le Destin, Jules Néraud très ergoteur. Enfin, nous avons fini par nous entendre, et, tous comptes faits, recettes et dépenses, chaque patriote taxé au tarif de sa dose d’enthousiasme, le comité de salut public a décrété la création de l’Éclaireur, dont seront bien décrétés MM. Rochoux et Compagnie qui n’ont guère été acrêtés à ce matin en recevant la Revue indépendante.

Au milieu de tout cela, comme c’est moi qui fais toutes les écritures, programmes, professions de foi et circulaires, je n’ai pas pu travailler, et je voudrais bien que tu fisses assavoir à maître Pernet ou François (décidément lequel est parti ?) que je ne leur donnerai probablement pas de Comtesse de Rudolstadt pour le 10 décembre. C’est un peu leur faute.

Il était convenu avec M. François que, vu la longue tartine dédiée à Rochoux, on garderait la moitié de ce numéro de la Comtesse pour la prochaine fois. Enfin, ils se passeront bien de moi pour un numéro ; je ne peux pas faire l’impossible ; mais il faut les prévenir afin