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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

et qu’il ne nous laisse pas apercevoir ? On dirait que vous avez craint d’effaroucher et d’épouvanter les salons où la vie de votre Ange s’est étiolée, en nous montrant la figure d’un homme de bien tel que vous devez la concevoir et pouvez la peindre.

Je vous prie, madame, de me pardonner ces observations, et d’être bien certaine que je ne me les permettrais pas, si votre talent et votre caractère ne me semblaient en valoir la peine ; car c’est une peine, madame, que de dire la vérité qu’on pense, et c’est le plus grand acte de courage que nos amis aient le droit de nous demander.

Agréez, madame, l’expression de mes sentiments distingués.

GEORGE SAND.


CCXXV

À MAURICE SAND, À GUILLERY


Nohant, 6 juin 1843.


Mon cher enfant,

Je suis heureuse que tu t’amuses et que tu prennes du bon temps. Quoique tu me manques beaucoup, j’en ferais le sacrifice aussi longtemps que tu le désirerais, mais tu sais que le travail et le maître doivent passer avant tout.