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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

meur libraire ; car je ne sais s’il y a des imprimeurs proprement dits en province. De plus, j’enverrais ma préface à lui, tout comme à un éditeur de Paris. Je ne sais pas pourquoi vous ne retireriez pas de cette production tout le bénéfice possible. Vous allez être père et un peu d’argent ne vous sera pas de trop.

J’écrirais dans deux ou trois villes du Nord et du Centre, où je ferais prendre quelques douzaines d’exemplaires à des amis qui pourraient les répandre ou les placer chez des libraires. De votre côté, vous devez pouvoir le faire aussi. Répondez donc à tout cela. Enfin, en dernier cas, si nous attendions un ou deux mois, je suis presque sûre d’un nouveau procédé d’imprimerie que M. Pierre Leroux a découvert et qu’il va mettre en pratique, au moyen duquel nous aurions des livres imprimés avec une économie merveilleuse de frais. Si nous en étions là, tout irait de soi-même, sans que vous eussiez à vous occuper. Nous vous imprimerions de nos propres mains ; car nous ne pensons pas à moins que simplifier l’imprimerie à ce point.

La machine est faite, notre grand inventeur prend ses brevets, et nous la verrons fonctionner, je crois, la semaine prochaine. Si vous pouvez vous procurer la Revue indépendante, vous y verrez, au numéro du 25 janvier dernier, un bel article de Leroux sur cette invention.

Dites-moi, mon cher enfant, si vous connaissez tous les écrits philosophiques de Pierre Leroux ? Sinon,