Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 2.djvu/259

Cette page a été validée par deux contributeurs.
256
CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


CCXXIII

À M. CHARLES PONCY, À TOULON


Paris, 26 février 1843.


Mon cher enfant,

J’ai reçu votre lettre ce matin, et non vos corrections de la Belle-Poule, ni l’autre pièce dont vous me parlez. Vos vers sont dans les mains de Béranger, qui a fait un peu de difficulté pour se charger de l’examen et du conseil. Il trouvait la chose délicate et craignait de vous affliger en étant tout à fait franc et sévère. Je lui ai dit que c’était, au contraire, le plus grand service qu’il pût vous rendre et que vous en seriez reconnaissant ; que vous n’aviez ni l’entêtement ni l’orgueil chagrin des autres poètes, et que vous saviez préférer un ami à un flatteur. Je vous donnerai sa réponse dès que je l’aurai. Tout en parlant avec lui de la publication de votre second volume, voici quel a été son avis : « Je n’entends pas plus que vous les affaires de librairie ; et lui, les entend très bien, ainsi que les chances de succès. »

Il pense que les vers, quelques beaux et nouveaux qu’ils soient, ont peu de retentissement à Paris, où tout le monde en publie et où le public, inondé de ce déluge, ne se donne pas la peine de les regarder. De