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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

S’il m’eût fallu attendre la fin de leurs vacances pour vous aller voir, c’eût été encore six semaines de retard. Je les emmène donc. Ils sont peu gênants, très dociles, et accompagnés d’ailleurs d’une servante qui vous en débarrassera quand ils vous ennuieront. Si j’ai une chambre, que vous donniez un matelas par terre à Maurice, un même lit pour ma fille et pour moi nous suffiront. À Paris, nous n’en avons pas davantage quand ils sortent tous deux à la fois. La servante couchera à l’auberge.

Quand je voudrai écrire, si l’envie m’en prend (ce dont j’aime à douter), vous me prêterez un coin de votre table. Si toute cette population que je traîne à ma suite vous gêne, vous nous mettrez tous à l’auberge, que vous m’indiquerez la plus voisine de votre domicile. En attendant, vous me direz où est ce domicile, car je ne m’en souviens plus, et j’écris au hasard Grande Rue sur l’adresse, sans savoir pourquoi.

Adieu, mes enfants bien-aimés. Je ne retrouverai mes esprits (si toutefois j’ai des esprits), je ne commencerai à croire à mon bonheur qu’auprès de vous.


CLIII

À M. AUGUSTE MARTINEAU-DESCHENEZ, À PARIS


Nohant, 21 août 1836.


Tu sais que mon procès est terminé. Je suis à