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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


CCXXI

À M. CHARLES PONCY, À TOULON


Paris, 21 janvier 1843.


Mon cher Poncy,

J’ai reçu presque en même temps un jeune ami à vous dont je n’ai pas retenu le nom et qui m’a remis une lettre de vous en me promettant de venir chercher la réponse (je ne l’attends pas, car il y a déjà plusieurs jours d’écoulés), et M. Paul Gaymard, qui m’a remis votre portrait et les poésies dont vous l’aviez chargé il y a déjà longtemps. J’étais en affaire et je n’ai pu recevoir ce dernier qu’une minute ; mais je lui ai fait promettre de revenir me voir, et nous parlerons de vous.

Vous vous plaignez beaucoup de mon silence, mon cher enfant, et pourtant je vous avais averti de la difficulté que j’éprouvais à écrire des lettres, ayant la vue abîmée, point de loisir, et surtout ce qu’on appelle une grande paresse à écrire, par suite d’une habitude que j’ai eue toute ma vie de correspondre à de très rares intervalles, même avec mes plus anciens et mes plus chers amis. J’ai là-dessus toute une théorie qui demanderait trop de temps pour être exposée dans une lettre, et qui ne vous persuaderait point,