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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

m’abrutir, de m’appliquer aux occupations les plus simples, aux plaisirs les plus tranquilles et les plus modestes. Je crois que j’en viendrai aisément à bout. La vie active ne m’a jamais éblouie. Elle m’a fait mal aux yeux ; mais elle ne m’a pas obscurci la vue. J’espère vieillir en paix avec moi-même et avec les autres.

Bonsoir, mes enfants ; soyez bénis. À vous !

GEORGE.


CLII

À MADAME D’AGOULT, À GENÈVE


Nohant, 20 août 1836.


Quoi qu’il arrive désormais, et sans aucun prétexte de retard que ma propre mort, je serai à Genève dans les quatre premiers jours de septembre. Je quitte Nohant le 28, je passe vingt-quatre heures à Bourges, et je me lance par Lyon. Les diligences sont pitoyables et ne vont pas vite. C’est pourquoi je ne puis vous fixer le jour de mon arrivée. Répondez-moi courrier par courrier où il faut que je descende à Genève. Nos lettres mettent quatre jours à parvenir. Vous avez le temps juste de me répondre un mot.

Nous ferons ce que vous voudrez. Nous irons ou nous nous tiendrons où vous voudrez. Pourvu que je sois avec vous, c’est tout ce qu’il me faut. Je vous avertis seulement que j’ai mes deux mioches avec moi.