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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

lade ; car, depuis dix jours, je devrais avoir de ses nouvelles et je n’en ai pas encore. Sa mauvaise santé m’inquiète et m’afflige beaucoup. Je l’ai soigné ici aussi bien que j’ai pu, et je l’ai vu bien souffrir. Nous avons parlé de vous tous les jours. Il vous dira, quand vous le reverrez, que je vous aime bien et que, de tous les amis qu’il m’a présentés, vous êtes celui pour lequel j’ai éprouvé le plus de sympathie. Quand vous reverrai-je ? Je vais à la Châtre vers le 22 de ce mois-ci, et, vers le 30, je serai à Genève. Peut-être irai-je vous voir à Nevers si cela ne me détourne pas trop de ma route et n’augmente pas ma fatigue d’une manière trop exorbitante. Je serais si heureuse de connaître votre femme, votre enfant, votre patrie ! Et le cap Sunium ! nous avons fait de beaux rêves d’amitié, de repos, de bonheur ! les réaliserons-nous ?

Écrivez-moi à la Châtre, poste restante, du 20 au 30. Adieu, bon frère. Embrassez votre femme pour moi ; dites-lui que je suis un bon garçon et que je suis bien heureuse de lui inspirer un peu de bienveillance. Peut-être m’accordera-t-elle de l’amitié si j’ai le bonheur de la connaître. On fait mon portrait de nouveau : je vous l’enverrai, ou je vous le porterai, ce qui me plairait bien mieux.

Tout à vous de cœur.

GEORGE.