Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 2.djvu/179

Cette page a été validée par deux contributeurs.
176
CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

de quoi, j’ai payé trois francs de port ! Dites à Enrico de ne pas me faire payer ses œuvres aussi cher quand il me les enverra !


CCVIII

À MADEMOISELLE DE ROZIÈRES, À PARIS


Nohant, 22 septembre 1841.


Chère amie,

Je ne comprends pas que vous m’accusiez de vous accuser, quand je vous approuve et vous plains de toute mon âme. Si je ne vous ai pas écrit, c’est que je ne savais où vous adresser ma lettre, et, comme le motif de votre absence était une chose fort secrète, comme on ne sait jamais ce que peut devenir une lettre qui ne va pas directement à la personne absente, je voulais attendre votre retour à Paris pour vous écrire. Je vous réponds ce soir à la hâte, ne voulant pas attendre la lettre de Solange, qui mettra bien deux ou trois jours à tailler et retailler sa plume, et ne voulant pas vous laisser dans le mauvais sentiment de doute que vous avez sur moi.

J’ai passé la nuit à corriger des épreuves, la tête m’en craque ; je ne vous dirai donc que deux mots. Parlez-moi à cœur ouvert si cela vous soulage, je ne me fais pas fort de vous consoler : je crois que vos