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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

du diable, et tu ne l’entends pas ; car tu ronfles sans doute plus fort que lui. Adieu ; mille baisers. Écris-moi.


CCIV

À M. HIPPOLYTE CHATIRON


Mon cher vieux,

Viens nous voir, tu ne me gêneras en rien. Solange s’arrangera avec Léontine. Il y a de quoi les coucher et loger toutes deux, chambres, lits et matelas, sans me faire d’embarras. Avertis-moi seulement deux jours d’avance, pour que Moreau joue du balai au second étage, et voilà tout.

Si tu me réponds de me faire passer l’été à Nohant moyennant quatre mille francs, j’irai. Mais je n’y ai jamais été sans y dépenser quinze cents francs par mois, et, comme, ici, je n’en dépense pas la moitié, ce n’est ni l’amour du travail, ni celui de la dépense, ni celui de la gloire qui me fait rester. J’ignore si j’ai été pillée ; mais je ne sais guère le moyen de ne pas l’être avec mon caractère et ma nonchalance, dans une maison aussi vaste et avec un genre de vie aussi large que celui de Nohant. Ici, je puis voir clair ; tout se passe sous mes yeux comme je l’entends et comme