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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Je ne croirai pas manquer aux convenances, en donnant toute la publicité possible à des paroles prononcées devant un nombreux auditoire, et recueillies par toutes les femmes, par toutes les mères avec des larmes de sympathie.

Je dirai que, si M. l’avocat général a prononcé le mot que vous censurez, il ne lui a pas donné le sens qui vous blesse et qu’il a qualifié de noble, de glorieux le sentiment de force et de loyauté qui dicta ma conduite en cette circonstance. M. l’avocat général me pardonnera d’avoir si bonne mémoire. Il est le seul de mes juges dont je connaisse et dont j’accepte l’arrêt.

Je vous remercie, monsieur, non des éloges personnels que vous m’accordez dans votre journal, je ne les mérite pas ; mais de la justice que vous rendez au vrai principe et au vrai sentiment de l’honneur féminin : la sincérité. Je souhaite que ce principe triomphe et je ne me pose pas comme l’héroïne de cette cause ; je suis simplement l’adepte zélé ou l’adhérent sympathique de toute doctrine tendante à établir son règne. À ce titre, votre journal m’intéresse vivement.

J’y chercherai avec attention la lumière et la sagesse dont nous avons tous besoin pour savoir jusqu’où doit s’étendre la liberté de la femme, et, dans un système d’amélioration de mœurs, où doit s’arrêter l’indulgence de l’homme.

Je ne vous demande ni ne vous interdis la publi-