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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

cette bonne ville est une des moins désagréables apparitions que j’aie faites en province. Je crois que personne n’y avait jamais entendu prononcer mon nom, ce qui me met fort à l’aise.

On nous dit qu’il y a ici dans une église, un Rubens, Descente de croix. — La véritable ! disent-ils ; celle d’Anvers est, selon eux, une copie. Cela me fait l’effet d’une blague indigène. Nous irons tout de même voir ça, après le concert. Après-demain, autre concert, toujours à onze heures du matin, et, le soir, nous repartons. Je revole dans les bras de mes mignons, pour les biger à mort.

Recevrai-je de vos nouvelles demain ? Je le voudrais bien. Bonsoir, mes chéris. Dis à ma grosse d’être sage, afin que je puisse l’emmener si je refais un voyage. Qu’elle soit bonne ; car, si madame Marliani se plaint d’elle, j’aurai moins de plaisir à l’embrasser.

Bonsoir, mille baisers, à mardi.

TA VIEILLE.


CCII

AU MÊME, À GUILLERY, PRÈS NÉRAC


Paris, 4 septembre 1840.


Mon enfant chéri,

Nous nous portons bien. Nous avons reçu ta lettre,