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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

l’effet d’une pauvre colonie émigrée qui dispute son existence à une race malveillante ou stupide. Nos liens de famille en sont plus étroitement serrés, et nous nous pressons les uns contre les autres avec plus d’affection et de bonheur intime. De quoi peut-on se plaindre quand le cœur vit ? Nous en sentons plus vivement aussi les bonnes et chères amitiés absentes. Combien votre douce intimité et votre coin de feu fraternel nous semblent précieux de loin ! autant que de près, et c’est tout dire.

Adieu, bien chère amie ; embrassez pour moi votre bon Manoël, et dites à nos braves amis tout ce qu’il y a de plus tendre.


CLXXXVII

À LA MÊME


Valdemosa, 15 janvier 1839.


Chère amie,

Même silence de vous, ou même impossibilité de recevoir de vos nouvelles. Je vous adresse la dernière partie de Spiridion par la famille Flayner, qui est, je crois, la voie la plus sûre. Ayez la bonté de le faire passer tout de suite à Buloz et de vous faire rembourser le port, qui ne sera pas mince et qui regarde le cher éditeur.