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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

lyte ; je ne puis pas écrire sans me fatiguer beaucoup. Mon étourdi se charge de vous raconter nos amusements.


XXXVII

À M. JULES BOUCOIRAN, À CHÂTEAUROUX


Nohant, 1er mars 1830.


Mon cher enfant,

Il me semblait que vous nous aviez oubliés. Je suis bien aise de m’être trompée. Vous seriez fort ingrat, si vous ne répondiez pas à l’amitié sincère que je vous ai témoignée et que vous m’avez paru mériter. Je crois que vous y répondez en effet, puisque vous me le dites, et je suis sensible à la manière simple et affectueuse dont vous exprimez votre affection.

Vous vous applaudissez d’avoir trouvé une amie en moi. C’est bon et rare, les amis ! Si vous ne changez point, si vous restez toujours ce que je vous ai vu ici, c’est-à-dire honnête, doux, sincère, aimant votre excellente mère, respectant la vieillesse et ne vous faisant pas un amusement de la railler, comme il est aujourd’hui de mode de le faire ; si vous demeurez, enfin, toujours étranger aux erreurs que vous m’avez vue détester et combattre chez mes plus proches amis, vous pouvez compter sur cette amitié toute maternelle que je vous ai promise.