Page:Sand - Correspondance 1812-1876, 1.djvu/85

Cette page a été validée par deux contributeurs.
82
CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


XXXV

À LA MÊME


1er  février 1830.


Ma chère maman,

Si je n’avais reçu de vos nouvelles par mon mari et par mon frère, qui vient d’arriver, je serais inquiète de votre santé ; car il y a bien longtemps que vous ne m’avez écrit. Depuis plusieurs jours, je me disposais à vous en gronder. J’en ai été empêchée par de vives alarmes sur la santé de Maurice.

J’ai été bien malheureuse pendant quelques jours. Heureusement les soins assidus, les sangsues, les cataplasmes ont adouci cette crise. Il a même été plus promptement rétabli que je n’osais l’espérer. Il va bien maintenant et reprend ses leçons, qui sont pour moi une grande occupation. Il me reste à peine quelques heures par jour pour faire un peu d’exercice et jouer avec ma petite Solange, qui est belle comme un ange, blanche comme un cygne et douce comme un agneau. Elle avait une bonne étrangère qui lui eût été fort utile pour apprendre les langues, mais qui était un si pitoyable sujet sous tous les rapports, que, après bien des indulgences mal placées, j’ai fini par la mettre à la