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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Maurice va à merveille. Il est tous les jours plus aimable et plus joli.

Mais je me reproche de vanter mon bonheur, quand je pense à cette pauvre Clotilde, dont le sort, à cet égard, est si différent. L’aisance et les plaisirs ne sont rien au cœur d’une mère en comparaison de ses enfants. Si je perdais Maurice, rien sur la terre ne m’offrirait de consolation dans la retraite où je vis. Il m’est si nécessaire, qu’en son absence, je ne passe pas une heure sans m’ennuyer.

Ne me laissez pas plus longtemps avec le chagrin de vous savoir mécontente. Écrivez-moi, ma chère maman ; j’ai le cœur bien triste, et un mot de vous en ôterait un grand poids.

Casimir vous embrasse tendrement.


XX

À M. CARON, À PARIS


Nohant, 16 avril 1828.


Je reçois à l’instant votre lettre, mon bon Caron. Elle me fait tant de plaisir, que j’y veux répondre tout de suite. Vous êtes mille fois aimable de vous être décidé à nous venir trouver. Nous en sautons de joie, Casimir et moi. Je vais, par le même courrier, renouveler mon invitation à madame Saint-Agnan, que j’aurai le plus grand plaisir à recevoir, comme je le lui