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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


XV

À LA MÊME


Nohant, 17 juillet 1827.


Ma chère maman,

Je vous remercie de m’avoir donné de vos nouvelles. Je commençais à être inquiète, non de votre santé, que je savais être bonne, mais de votre oubli. Grâce à Dieu, vous vous portez bien et vous n’avez que des contrariétés ; c’est encore trop.

Vous êtes bien malheureuse dans le choix de vos servantes ; mais ce n’est pas à dire, parce que vous n’en avez point encore trouvé de bonnes, qu’il n’y en ait point et que vous deviez vous résoudre à vous servir vous-même. Peut-être vous lasserez-vous bientôt de n’être pas chez vous, et il n’est pas prudent à vous, qui êtes souvent malade, de passer les nuits seule. Pour cette raison, sans compter la peur qui vous tourmente, et qui est une vraie maladie, capable même de faire beaucoup de mal, vous devriez ne pas vous isoler ainsi de tout secours et de tout soin. Peut-être choisissez-vous vos servantes trop jeunes, par conséquent sujettes aux défauts de leur âge : la coquetterie et l’humeur légère. Il me semble que j’aimerais mieux une femme d’un âge mûr,