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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

tueuse, noire et sale, que j’habite au sein de la jolie ville de la Châtre, sous-préfecture recommandable, où ma pauvre poésie se bat les flancs contre l’atmosphère mortelle. Si vous voyiez ce séjour, vous ne comprendriez pas que je m’en accommode ; mais j’y ai de bons amis, des hôtes excellents, et, à deux pas de la ville, des promenades charmantes, une Suisse en miniature.

Adieu, cher Franz. Dites à Marie que je l’aime, que c’est à son tour de m’écrire ; au docteur Ratto, qu’il est un pédant, parce qu’il ne m’écrit pas. Vous, je vous embrasse de cœur.

J’oubliais de vous dire que j’ai fait un roman en trois volumes in-octavo, rien que ça ! Je ne peux pas le faire paraître avant la fin de mon procès, parce qu’il est trop républicain. Buloz, qui l’a payé, enrage[1]. — Vous, qu’est-ce que c’est que toute cette musique que vous faites ? Quand, où et comment l’entendrai-je ? Que vous êtes heureux d’être musicien !

GEORGE.
  1. Engelvald, roman dont l’action se passait au Tyrol et qui fut détruit.