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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

sère, si on ne fait rien pour eux. Dis donc que la société est injuste, et non pas la nature.

Nous parlerons de tout cela souvent et peu à peu nous nous entendrons. Pour le moment, je ne veux pas te fatiguer l’esprit. Tu vas bientôt lire un très beau livre que l’on donne heureusement dans les collèges : c’est le De viris illustribus, par Plutarque. Il faudra le lire avec attention. Tout ce qu’il y a de beau dans l’âme humaine est senti et indiqué dans ce livre.

J’irai à Paris pour Noël, parce que tu auras plusieurs jours de sortie et que j’en profiterai. Fais attention de compter le nombre de sorties que tu auras eues avec ton père, depuis le jour de son arrivée à Paris jusqu’à Noël. N’y manque pas, je te dirai ensuite pourquoi, et souviens-toi de tout ce que je t’ai recommandé. Tu as très bien fait de ne pas montrer ta lettre à Buloz. Il faut garder les lettres que je t’écris pour toi seul.

Adieu, mon amour ; je t’embrasse mille fois.

Ton GEORGE.


CXXXV

AU MÊME


La Châtre, 3 janvier 1836.


J’ai reçu ta lettre, mon enfant chéri, et je vois que tu as très bien compris la mienne ; ta comparaison est