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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

heureux qu’on peut l’être en ce monde. Je ne te fais presque plus de sermons. Je vois que tu comprends parfaitement, et que je pourrai causer avec toi, comme avec un ami. Tu es un brave homme.

Bonsoir, vieux ! Je t’embrasse un million, un milliard de fois. Dis-moi quelles places tu as.

s. s. s. s. s. s. s. s. s. s.

Ce sont tes s que je te renvoie.


CXXXIV

AU MÊME


La Châtre, 15 décembre 1835.


Mon bon ange,

Ta petite lettre est bien gentille, malgré tes gros enfantillages. Tu peux bien rire de la poire, si cela t’amuse ; mais il ne faut avoir de haine pour personne à ton âge. Cela ne sert à rien, tu ne peux faire encore aucun bien aux hommes, aucun mal aux ennemis de l’humanité. Il est bien vrai que Louis-Philippe est l’ennemi de l’humanité ; mais, quand tu le traites de grosse bête, tu te trompes beaucoup. C’est peut-être l’homme le plus fin et le plus habile de France. Malheureusement, il fait de ses talents un usage funeste, et, au lieu de répandre l’amour de la vertu autour de lui, il déshonore de son mieux tout ce qui l’entoure.