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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND
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qui sait en tirer tout le parti possible, si l’argile ne résiste pas à la main du potier.

Adieu, chère Marie. Ave, Maria, gratià plena !

GEORGE.


CXXVI

À MADAME CLAIRE BRUNNE[1], À PARIS


Paris, mai 1835.


Madame,

Recevez l’expression de toute ma gratitude pour la bienveillance dont vous m’honorez. Soyez sûre que les amis inconnus que j’ai dans le monde, et dont vous daignez faire partie, ont, devant Dieu, une communion intime avec moi.

Mais, à vous qui me paraissez une femme supérieure, je puis dire ce que je n’oserais dire à toutes les autres : Ne cherchez point à me voir ! les louanges me troublent et m’affectent péniblement. Je sens que je ne les mérite point. Je vous semblerais froide, et je vous déplairais, sans doute, comme j’ai déplu à beaucoup de personnes qui m’intimidaient, malgré mes efforts pour leur exprimer ma reconnaissance. C’est pour moi un châtiment de ma vaine et ennuyeuse

  1. Veuve Marbouty, femme de lettres.