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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

ensemble une heure, quand je vous aurai fait connaître l’état de mon cerveau et de mon cœur, vous direz avec moi qu’il y a paresse et lâcheté à essayer de vivre, quand je devrais en avoir déjà fini. Le moment n’est pas venu de nous expliquer à cet égard. Il viendra bientôt.

Si Pagello se décide à venir, donnez-lui les instructions nécessaires et faites-le partir vendredi prochain. Si vous pouviez l’accompagner, cela me ferait beaucoup de bien ; c’est pourquoi je ne m’en flatte pas. Expliquez-lui ce qu’il a à faire à Châteauroux, où l’on arrive à quatre heures du matin pour en repartir à six, par la voiture de la Châtre ; car, chez Suard[1], on est peu affable pour les voyageurs de passage.

Adieu. J’ai la fièvre. Solange est charmante. Je ne peux l’embrasser sans pleurer.

Faites carder mes matelas. Je ne veux pas être mangée aux vers de mon vivant.

Adieu, mon ami. Votre vieille mère va mal. Faites dire à mon propriétaire que je garderai l’appartement.

À quoi bon changer pour le peu de temps que je veux passer en ce monde ?

  1. Aubergiste à Châteauroux.