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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

sentielles, je réussis à oublier mes misères et à vaquer à mes affaires comme quelqu’un qui se porte bien. C’est de vous, chère madame, qu’il convient de s’occuper ; veuillez nous tenir au courant de votre précieuse santé.

J’ai eu mon frère pendant quelques jours. Il est reparti pour Paris, où des réparations à sa maison le forcent à la surveillance. J’ai obtenu qu’il nous laissât sa femme et sa fille, à qui la campagne conviendra mieux.

Adieu, chère madame ; écrivez-nous souvent, peu à la fois, si cela vous fatigue, mais ne nous laissez pas ignorer comment vous êtes. Casimir et moi vous embrassons tendrement.

AURORE D.

Veuillez me rappeler au bon Larnaude[1] ; j’ose presque me regarder comme un de ses confrères. Je me suis lancée dans la médecine, ou, pour parler plus humblement, dans l’apothicairerie. M. Delaveau[2], qu’il connaît bien, est mon professeur. C’est lui qui ordonne et consulte, c’est moi qui prépare les drogues, qui pose les sangsues, etc. Nous avons déjà opéré des cures fort heureuses. Smith[3], avec son jalap, me serait ici d’un grand secours.

Maurice n’a point oublié Guillery. Il y revient sans

  1. Pharmacien à Barbaste (Lot-et-Garonne).
  2. Charles Delaveau, médecin à la Châtre, puis député, de 1846 à 1876.
  3. Domestique de la baronne Dudevant.