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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

qu’à dormir et à ranger ma chambre. Ta petite sœur t’embrasse. Elle a pensé à toi à Châteauroux et s’est mise à pleurer. Je lui ai demandé ce qu’elle avait : elle m’a répondu qu’elle voulait aller chercher son frère mignon. Je l’ai menée chez Rollinat, où nous avons dîné ; les petites sœurs de Rollinat l’ont consolée, elle s’est mise à faire le diable.

Adieu, mon petit mignon ; embrasse ton père pour moi ; dis à ton oncle de ménager un peu sa cervelle. Dis-lui aussi que j’ai voyagé avec le fameux père Bouffard, un des principaux chefs saint-simoniens. Le père Bouffard est gros comme toi, ne mange que des œufs froids et ne boit que de l’eau. Du reste, il est très aimable et paraît très bon. Il ressemble à Jocko à s’y tromper ; te souviens-tu de Jocko ?

Adieu ; écris-moi, travaille, porte-toi bien et pense à moi. Je t’embrasse mille fois, mon pauvre ange ; tu sais si je t’aime !

Ta mère.


XCIV

AU MÊME


Paris, 12 décembre 1832.


Mon cher petit amour,

J’ai reçu ta lettre ; je suis bien contente que tu