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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

leurs à Nohant. Solange s’amuse à mettre de la terre dans des pots, elle y sème des graines ; à peine sont-elles levées, qu’elle les arrache.

Adieu, mon gros mignon. Écris-moi souvent, parle-moi de tout ce qui t’amuse, pense souvent à ta vieille mère qui t’aime.


LXXXVI

À M. CHARLES DUVERNET, À LA CHÂTRE


Paris, 6 juillet 1832.


Vous vous mariez, mon bon camarade !

Le bien et le mal n’existant pas par eux-mêmes, le bonheur comme le malheur étant dans l’idée qu’on s’en fait, vous vous croyez content ; donc, vous l’êtes. Je n’ai qu’à me réjouir avec vous de l’événement qui vous réjouit et du choix que vous avez fait. Je ne connais pas votre fiancée ; mais j’ai entendu dire d’elle beaucoup de bien à tout le monde et particulièrement à mademoiselle Decerf, juge sain et solide. Vous lui rendrez le bonheur que vous recevrez d’elle. Croyez, de votre côté, que votre bonheur doublera le mien.

Je n’ai le temps de vous dire qu’un mot. Je suis en course du matin au soir pour trouver un logement. Le soir, je rentre éreintée par la marche, la chaleur et le pavé. Je quitte avec regret